Qui sommes-nous ?
Le CCJI est implanté depuis 2013 dans l’Ancienne synagogue Beit Yacov. Elle est intégrée au réseau des institutions du Mémorial de la Shoah (Paris, Drancy, Orléans, Chambon-sur-Lignon).
Les actions du Centre Culturel Jules-Isaac sont développées autour des axes suivants : l’histoire, la mémoire, la citoyenneté, l’art et la culture.
Cet espace est ouvert à tout public. Il peut accueillir des conférences et des manifestations scientifiques. C’est également un lieu de formation pour les élèves et les enseignants.
Le lieu
Un siècle et demi d’histoire est rattaché à ce lieu unique de Clermont-Ferrand, inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historique en 2006. Inaugurée une première fois en 1862, la synagogue ferme ses portes en 1963, car le bâtiment nécessitant de lourds travaux de rénovation.
Cette synagogue unique en Auvergne, ré-inaugurée le 1er décembre 2013 après restauration,à l’initiative de Sabino Moustacchis, président fondateur; est aujourd’hui un espace culturel et pédagogique, dédié à la mémoire des Justes parmi les nations auvergnats, où tradition et modernité se rencontrent afin de préserver la culture juive, la mémoire et la transmission aux jeunes générations.
Le nom de Beit Yacov fut donné lors de la restauration à cette ancienne synagogue en référence au père du donateur Edmund J. Safra, Jacob.
Si la synagogue est unique dans la région, la nécropole juive d’Ennezat, située aux environs de Clermont-Ferrand, est également un témoignage important de la présence juive dans la région.
Inauguré en 1862, ce lieu est bien vite l’objet de critiques, notamment en raison de sa superficie. Souhaitant disposer d’une synagogue plus large et sans doute confrontée au problème du renouvellement du bail de l’ancienne maison Roger, la communauté israélite entre en pourparlers avec la municipalité dès mars 1873. Après cinq années de discussion le projet avorte et la communauté religieuse continue à utiliser ce temple, « quoique mal placé et exigu ». L’apport de quelques familles juives venues de l’Est ou des Balkans au début du XXe siècle n’apporte pas un réel développement de la communauté juive de Clermont.
Paradoxalement, c’est durant la Deuxième Guerre mondiale que cet édifice connait ses derniers grands moments de ferveur religieuse avec les replis du séminaire Israélite qui amène une fréquentation accrue de la petite synagogue de la rue des Quatre-Passeports, dont on plaisante le nom, en ces temps de survie liée aux visas et autres papiers. Certains témoignages d’enfants cachés dans la région rappellent l’existence de ce lieu.
L’histoire étonnante du médaillon de la façade
Ce médaillon a fortement intrigué les personnes qui ont participé à la restauration de l’ancienne synagogue. Disparu durant les années d’occupation, personne n’était capable de dire ce qu’il contenait une image ? Un nom ? Une citation ?
C’est lors d’une rencontre avec le Père Vallet, habitué des conférences du Centre Culturel Jules Isaac, que ce mystère a pu en partie être résolu. Ayant connu la synagogue dans les années d’occupation nazie, il assistait régulièrement aux offices du vendredi soir. Il remit en 2010, à Sabino Moustacchis, président de l’Association Cultuelle Israelite, un document sur lequel il avait dessiné des lettres en hébreux. Dans ce document, le Père Valet se réfère au psaume 24.
Cette référence a permis à Dominique Jarrassé, Professeur d’histoire de l’Art contemporain, et principal collaborateur à la restauration de la synagogue, de reconstituer le contenu du médaillon en choisissant un verset du psaume 118. Ce psaume était utilisé à l’occasion des inaugurations de synagogues, et ce choix fut légitimé en référence à la synagogue de Toul, où elle est présente au-dessus de l’arche sainte.
La citation placée fut donc זֶה-הַשַּׁעַר לה [à lire de droite à gauche] début du verset issu des paroles de Jacob :
זֶה-הַשַּׁעַר לַיהוָה; צַדִּיקִים, יָבֹאוּ בוֹ.
[À prononcer : zeh-hashaar la Y.H.W.H.* tsadiqim yavou vo], en français « Voici la porte de l’Eternel : C’est par elle qu’entrent les justes.» (Psaume 118:20)
C’est ainsi que cette inscription fut rajoutée lors du travail de restauration qui pris fin en décembre 2013. Une recherche effectuée en mai 2015, vint alors confirmer cette déduction. Sur le site internet du Ministère de la Culture, des photographies de la rue des Quatre-Passeports datant de 1978 a été retrouvée. Sur celle-ci apparaît clairement le médaillon de la façade de la synagogue avec son inscription originelle, qui était donc bien זֶה-הַשַּׁעַר לה !! Il s’avère donc que le texte validé par Dominique Jarrassé est bel et bien conforme à celui d’origine!
*les lettres Y.H.W.H., sont les quatre lettres formant le tétragramme, désignant un des noms de D.ieu, qui, dans le culte juif, ne doit pas prononcer en vain en vertu du troisième commandement (Deutéronome 5:11). Ce nom est donc dans la lecture remplacé par un autre nom divin : Adonaï.
L'histoire du site
janvier 1808 Une communauté officielle
En 1808, dans le cadre de l’organisation des consistoires israélites, Clermont-Ferrand devient une communauté officielle, dirigée par Israël Waël qui donne un jardin pour établir un cimetière juif.
20 mars 1862 Première inauguration
Le 20 mars 1862, l’inauguration par le Grand rabbin de Bordeaux David Marx de la synagogue de la rue des Quatre-Passeports, établie dans une maison privée par l’architecte clermontois François-Louis Jarrier, aux frais de Vidal Léon (1788-1867) qui a succédé à son beau-père Israël Waël comme président et de quelques fidèles.
décembre 1905 L’association israélite, première association cultuelle du Puy-de-Dôme
25 novembre 1943 La rafle
Rafle dans les locaux universitaires de l’avenue Carnot ; beaucoup de Juifs y sont pris. Les entreprises juives sont aryanisées dès 1942. Des institutions juives, dont le Séminaire Israélite, sont installées provisoirement à Clermont et Chamalières. La synagogue demeure en fonction jusqu’en 1943.
janvier 1966 Nouvelle installation
La communauté juive de Clermont, grâce au legs d’Aimée-Andrée Lévy, s’installe rue Blatin et crée le Centre culturel Jules-Isaac
janvier 1978 La vente
La synagogue est vendue à un groupe franc-maçon qui modifie profondément l’édifice ; le mobilier est transporté rue Blatin, l’arche sainte sauvegardée par la famille Epstein.
janvier 1990 Nouvel acheteur
L’ancienne synagogue se trouvant à nouveau en vente, grâce à l’action de Mme Edgar Abravanel, un mécène Edmond Safra, achète l’édifice et le remet à la Communauté. Commence alors un long processus de sauvegarde qui passe par l’inscription à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2006, après un refus en octobre 1992.
janvier 1992 Récupération de l’arche Sainte
Récupération d’une partie de l’armoire sainte (sauvegardée par la famille Epstein) qui a été entreposée en pièces détachées dans la synagogue.
janvier 2005 Définition du nouveau projet
Les représentants des collectivités territoriales et des institutions juives définissent les contours du projet tant pour la restauration du site que pour l’aspect culturel.
janvier 2006 Monument historique
Inscription du bâtiment à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques y compris les meubles d’origine qui ont été transférés au Centre Communautaire Israélite de la rue Blatin.
janvier 2009 Accord de la DRAC
La DRAC donne son accord sur le projet découpé en 4 tranches et s’engage à le subventionner offrant ainsi la possibilité de solliciter le financement des collectivités territoriales.
janvier 2009 Début des travaux
janvier 2011 Déroulement des travaux
Pour voir comment se sont déroulé les travaux, cliquez ici
novembre 2013 Fin des travaux
décembre 2013 Nouvelle inauguration
Ré inauguration de la synagogue restaurée comme Espace Culturel et Pédagogique consacré à l’histoire des Juifs et mémoire des Justes en Auvergne.
janvier 2021 Le CCJI rejoint le Mémorial de la Shoah afin de pérenniser sa mission et ses activités
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